Atim signifie chien en Innu.

Je présente sur ce blog quelques courts articles sur le traîneau à chiens et sur la vie du chenil d'Aventuraid, Québec.

L'occasion pour ceux qui sont partis en expé avec nous de retrouver leurs chiens.

dimanche 25 décembre 2011

Bon temps roulé!


La saison est bien partie. Du gros froid (-34°C hier au matin), de la neige en quantité suffisante, d'autres tombées prévues et des sorties prévues en continues jusqu'en avril...

fin de l'entraînement


Il nous a manqué une semaine pour complèter nos objectifs d'entraînement d'automne. Le bilan reste bon malgré tout puisqu'une tombée de neige de novembre nous a permi de sortir les traîneau de bonne heure et de faire des sorties en conditions réelles.

Coups durs


Coup de tonnerre d'avant saison, Gilles a perdu sa chienne de tête, Attika, d'un retournement d'estomac. Il n'y rien de plus rageant qu'un retournement d'estomac : ça arrive sans prévenir et ça emporte des chiens au sommet de leur forme.

Retournement d'estomac aussi pour Atouk. Mais dans ce cas-ci, l'issue était prévisible puisqu'Atouk est le descendant d'une lignée de chiens victimes de ce problème. L'année dernière, c'était le tour de son frère, Mukluk. Inutile de préciser que nous avons écarté cette lignée de la reproduction.

La disparition d'Attika laisse un grand vide puisqu'elle était la chienne des expédition. Artiq, l'ancien chien de tête de Jo va prendre l'interim. Un chien aux qualités très différentes de celles d'Attika. Un battant lui aussi, mais moins charismatique (les mauvaises langues diront tétu), acharné au travail, mais moins audacieux. On ne sait pas encore s'il se montrera à la hauteur, mais une chose est sûre, c'est que ce chien expérimenté fera un excellent éducateur pour la future chienne de tête de Gilles.

mardi 11 octobre 2011

Choisir une entreprise de traîneau à chiens




Attention gros dossier!

Tout le monde a envie de réussir ses vacances, mais personne ne sait à quel point il est important de choisir une bonne entreprise quand il s'agit de traîneau à chiens. JE m'en rend compte lorsque je guide une expé de canot : la rivière et la météo sont au moins aussi importantes que l'encadrement ; je ne dirais pas la même chose en ce qui concerne le traîneau à chiens.

Le traîneau à chiens est une activité qui ne ressemble à aucune autre. Parce que c'est une activité mythique, bien sûr, qui renvoie à tout un imaginaire de ruées vers l'or, d'expéditions arctiques et de chasse au caribous, mais aussi parce que c'est un sport de traction animale. Bref, du plein-air à l'état brut.

Alors bien sûr, pour choisir une entreprise, il y a les paramètres habituels : la destination et le prix, la qualité de l'encadrement et le "territoire de jeu", mais aussi d'autres paramètres propres à l'activité.


Deux types d'entreprises:

En gros, on peut dire qu'il y a deux sortes d'entreprises qui se partagent le marché : celles qui offres des sorties à l'heure ou à la journée et celles qui offrent des sorties d'une journée ou de plusieurs jours. Les premières sont généralement organisées de manière à offrir des départs rapides et faciles sur des parcours bien rodés, quand les secondes devraient privilégier une approche "école de conduite", ce qui implique d'atteler les chiens soi-même et d'avoir à sa disposition une grande variété de parcours pour adapter chaque sortie aux aptitudes des apprenti-mushers.

Il faut donc commencer à bien sonder ses motivations. Opter pour un parcours de plusieurs heures ou de plusieurs jours, ce n'est pas seulement choisir une activité plus ou moins longue, mais opter aussi pour une approche radicalement différente de l'activité. Les conseils qui suivront s'adressent à ceux qui envisagent une sortie d'une journée au moins.



Les points à prendre en compte:

1. Il y a beaucoup de consignes à entendre pour apprendre et faire en sorte que l'expérience soit la meilleure possible. Et souvent, la communication est rendue difficile par les jappements des chiens, le port de bonnets, l'angoisse du départ, etc. Opter pour une entreprise francophone peut être une bonne idée et il y en a beaucoup à travers le monde qui sont opérées par des francophones -et pas seulement au Québec.

2. La culture d'entreprise est à prendre en compte. Séjour plutôt sportif ou plutôt séjour nature? Approche technique ou simple moyen de déplacement? On aide les chiens ou on les laissent travailler seuls? Là, il faut savoir lire entre les lignes, je conseille d'aller voir la page 'équipe' sur le site internet des entreprises -la plupart en ont une- : la biographie du fondateur en dira beaucoup plus sur la culture de l'entreprise que tout ce qui pourra être écrit sur son site.

3. Le choix du territoire est un élément important. Chaque entreprise, bien sûr, est persuadée d'exploiter le meilleur de tous (ne leur dites pas, mais c'est nous qui avons le meilleur...). Mon expérience dans le domaine me donne à penser qu'un territoire trop montagneux (et donc trop technique) est à éviter. Un territoire vallonné est préférable puisque s'il présente des passages techniques, ceux-ci ne sont pas organisés en trop longues sections de descentes/montées. D'autre part, il doit exister des parcours variés et des alternatives. Quel que soit le niveau des participants, il faut penser qu'un groupe est souvent hétérogène et qu'un guide hésitera à se lancer sur un parcours "relevé" s'il sait qu'en cas de défaillance d'un des membres du groupe, il n'aura pas de solution de sortie. L'idéal, c'est le territoire libre (ni terre privée, ni parc) de sorte qu'on peut aller où on veut, quand on veut sans rendre de compte à personne.

4. Les hébergements au bois. Dormir, ce n'est pas seulement vivre une expérience, c'est aussi un rapport au territoire, en même temps qu'une fonction vitale : se reposer. Le luxe, c'est le repos maximal, mais si un chalet a l'électricité et l'eau courante en plein bois... c'est qu'il n'est pas en plein bois et vous repasserez pour le rapport intime avec la forêt. A l'inverse, une tente arctique montée le soir, c'est une proximité avec le milieu, mais du temps passé à fendre du bois au lieu d'explorer les environs en raquettes, des nuits roulé en boule dans un coin à grapiller un repos de mauvaise qualité, etc.. A chacun à placer son curseur quelquepart entre ces deux options radicales.

5. Surtout, il ne faut pas oublier que c'est un sport de traction animale et qu'une grande partie du plaisir que l'on pourra en tirer vient de la relation que l'on aura avec les chiens. Les races employées vous renseigneront sur le type d'activité proposée : malamutes ou groenlandais pour des sorties de type expé, huskies et alaskans pour des sorties rapides sur chemins bien damés. Certaines entreprises emploient des chiens de différentes races, parfois des chiens qui ne sont pas des nordiques, ce qui importe est moins le pédigrée que le type de chien employé (solide et passe-partout, ou élancé et rapide).
La taille du chenil vous renseignera sur la relation que l'entreprise a avec ses chiens. A Aventuraid, nous en avons soixante-dix et c'est déjà presque trop. Vous trouverez sans doute des gens pour vous dire qu'on peut faire un fantastique travail éducatif dans un chenil de cent ou deux cents chiens, personnellement j'en doute.

6.Et l'éthique, dans tout ça? C'est le plus difficile à évaluer et c'est pourtant le plus important: personne ne veut confier ses vacances à une entreprise qui maltraite ses chiens ou, plus simplement, s'en occupe mal. Là, il faut y aller au feeling parce qu'il y a ce que l'on dit, ce que l'on montre et ce que l'on fait, et ces trois choses peuvent être très différentes.
Quant à l'éthique vis-à-vis de l'environnement, il existe souvent des labels. Au Québec, l'Association d'Ecotourisme du Québec (AEQ) ou le Sans Trace. Ces labels ne garantissent pas qu'une entreprise met effectivement en place les points sur lesquels elle s'est engagée (il y a un manque de contrôle), seulement qu'elle y a été sensibilisée, ce qui n'est déjà pas si mal.

7. Last but not least : le guide. Les conditions de travail font qu'il y a beaucoup de turn over au sein des entreprises, il n'empêche que certaines entreprises essaient de fidéliser leurs guides, quand d'autres fonctionnent avec des employés de passage, moins chers, parfois même bénévoles. Il faut pourtant garder en tête qu'un guide a besoin d'au moins deux saisons, selon moi, pour bien connaître les chiens et le territoire, pouvoir anticiper les bagarres, reconfigurer les attelages en cours de parcours, trouver les raccourcis ou les 'ralongis', etc.


Les conseils:

- Choisir un séjour de type "école de conduite" au cours duquel les apprentis mushers attèlent eux-mêmes. Il faut dire la vérité, l'attelage est un moment épuisant et qui peut même être pénible, mais une entreprise qui choisit ce mode de fonctionnement témoigne à la fois de la confiance qu'elle place en ses chiens et d'une volonté de former les participants à l'activité.

-Privilégiez, à mon avis, des spécialistes de l'activité. Je ne veux pas faire de procès d'intention, mais une pourvoirie est une entreprise qui vit de la chasse, pas du traîneau à chiens. Si elle propose l'activité en hiver, il y a fort à parier que le reste de l'année, les chiens seront d'avantage pour elle une dépendance qu'un mode de vie.

- Si l'entreprise n'entraîne pas ses chiens, c'est un très mauvais signe. Comme je l'ai écris plus haut, la taille du chenil est une indication. S'il n'y a pas de chiens âgés, en pré-retraite ou en retraite, c'est que l'animal est probablement considéré comme une simple ressource, jetable après usage. Voilà qui en dit long sur l'éthique de l'entreprise.

- Privilégier les entreprises qui font un effort pour garder leurs guides d'une année à l'autre et qui assurent leur formation, notamment en secourisme. Il ne faut pas oublier que dans beaucoup de pays (et c'est le cas au Québec), le métier de guide est très peu encadré. Au Québec, un guide ne devrait pas pouvoir vous emmener en expédition de plusieurs jours hors des terres privées sans une formation en secourisme en milieu sauvage et régions éloignées.

- La taille des groupes est un facteur important puisque plus le groupe est grand, plus l'inertie est grande, et moins le guide est disponible. Personnellement, j'ai tendance à laisser beaucoup de liberté aux participants quand le groupe est restreint. Au-delà de quatre traîneaux, le guide devrait être assisté (ce qui correspond aux normes de l'AEQ).

- Puisqu'il faut parler des prix, comparez le comparable : taxes incluses ou non, avec transport ou non.

- Enfin, méfiance sur les forums. Un séjour réussi, c'est une adéquation entre ses envies et la prestation. Un séjour "trop difficile" pour l'un ne sera "pas assez engagé" pour l'autre. C'est pourquoi, dans les forums, les commentaires finissent toujours par tourner autour de la nourriture et du caractère du guide, ce qui est important, mais pas essentiel. Une discussion au téléphone avec le prestataire sera une meilleure indication.
Et puis, il y a les professionnels qui laissent des "avis" sur leur entreprise sans préciser qu'ils en sont les propriétaires, parfois même sous un pseudo. Un forum, ce n'est pas comme du "bouche à oreille" (à mon avis la meilleure source d'information: cherchez autour de vous, il y a forcément quelqu'un qui connaît quelqu'un qui...)

Reprise de l'entraînement 2011

Et c'est parti...

Naissances




Huit naissances à Aventuraid, quatre petits que Mika a eu avec Dog (la même génétique, donc, que Mashk), et quatre autres que Aïku a eu avec Drek. La seconde portée n'était pas voulue, mais puisqu'ils sont là, nous les gardons quand même. Et puisque je me retrouve orphelin de chien, j'en prendrai deux à Aiku.

Batoche


Fin de l'histoire, et ce n'était pas franchement une feel good story. Je n'avais plus le choix qu'entre l'euthanasie et l'amputation des pattes arrières pour l'installer sur un petit charriot à roulettes, ce qui à mes yeux n'a rien d'un choix!

Massacre de chiens en BC, Canada

Le traîneau à chiens est une industrie au Canada, c'est un fait, et les chiens, comme les guides, en sont une ressource. Une ressource supposée inépuisable et, pour certains, à usage unique.

Le Vancouver Sun a révélé qu'une entreprise de l'Ouest, Howling Dog Tours, avaient massacré une centaine de ses chiens. Il semblerait que l'entreprise se soit dotée de nouveaux chiens à l'occasion des Jeux Olympiques et que, l'effervescence passée, ceux-ci soient devenus un poids jugé inutile.

Il faut l'avouer, ce n'est pas un cas unique, les organismes de protection des animaux au Québec, comme dans le reste du Canada, révèlent souvent des abus et des mauvais traitements. L'Europe n'est pas en reste, que ce soit pour le massacre de chiens en Espagne ou la revente d'anciennes stars de la course aux boucheries chinoises.

Ce genre de comportements devrait susciter l'indignation de toutes parts. Que l'on soit végétarien défenseur des animaux ou humaniste réservant les droits aux seuls humains, rien n'excuse l'irresponsabilité de ceux qui traite les bêtes comme de simples objets. Et même les objets semblent avoir droit à plus de considération. Si une entreprise avait détruit une centaine de motoneiges en état de marche au prétexte qu'elles coûtent inutilement cher en assurance, tout le monde aurait crié au gâchis...

Notons que les victimes ne sont pas que canines. Des centaines de compagnies à travers le pays voient leurs réservations annulées. Le phénomène ne semble pas avoir encore touché le Québec, préservé jusqu'à ce qu'un nouveau scandale ne touche la Province. Il existe pourtant un moyen de prévenir ces abus, privilégier les entreprises de taille humaine.

Je ne veux pas préjuger de la qualité du travail qui est fait dans les chenils qui comptent cent ou deux cents chiens, mais j'aimerais que l'on m'explique comment on peut avoir, dans ces conditions, une approche éducative sur chaque chien, corrigeant les mauvais comportements, sans jamais céder à la tentation trop facile de se "débarrasser" d'un chien à problème.


http://www.levif.be/info/belga-generique/canada-enquete-sur-un-massacre-de-chiens-husky-utilises-lors-des-jo-d-hiver/article-1194939870596.htm
http://www.capitainekirk.ca/blog/?cat=50

mardi 13 septembre 2011

Batoche va mal

Batoche va même très mal, et je ne mettrai pas de photos. Les pattes arrières sont devenues flasques sans aucune raison apparente. Le véto sèche d'ailleurs sur la question. J'ai refusé IRM, radio, analyses en tous genres, disproportionnées et très coûteuses, et j'y suis allé avec un traitement antibio... qui après deux semaines n'a donné aucun résultat. La chienne ne souffre pas, mais ses muscles ont irrémédiablement fondus, des plaies apparaissent sur les pattes et, surtout, il n'y a aucun signe d'évolution, ni en bien, ni en mal. On exclue donc virus, infections bactériennes, et maladies auto-immunes, ne reste que la paralysie.
Ma décision est prise, je ne me garde plus que le temps de me faire à l'idée...

Mort de Mikouane et de Oukia


Cet été, nous avons perdu Oukia, ce qui était attendu. L'âge et la condition physique. Encore qu'Oukia est restée étonnament mobile malgré les années, il faut dire qu'elle ne s'est pas tuée à la tâche.


Plus surprenant, la disparition de Mikouane. Un retournement d'estomac, probablement.
Mikouane nous avait été donné par Jo. Il fait partie de ce groupe de pièces rapportées qui constitue presque un tiers du chenil d'Aventuraid. A la fin, on l'attelait avec Klyde, ce qui donnait étonnement de bons résultats.

mercredi 27 avril 2011

Première balade de la saison estivale


Estivale... disons que le l'hiver s'attarde, mais je commence déjà à rappeler les bonnes habitudes.

De sortie ce jour-là : Bandit, Kayla, Windky, Chipik, Batoche, Kitty, Kaïn, Chinook.

Chiens de tête: détection 2011

Les sorties de printemps sont l'occaison de tester les prétendants au poste de chien de tête. Dog se fait vieux, Jo est reparti avec Artic, ne restent qu'Attika et Khéops, Aventuraid manquera de chien de tête l'année prochaine, alors je commence la détection. Et les candidats cette année sont Kali, Ilouk et Call, ce dernier ayant été chien de tête bien longtemps, jusqu'à début mars, en fait, après quoi il a clairement manifesté sa lassitude à ce poste.

Premier essai, Kali. Avec elle je savais très exactement où je m'en allais. Travailleuse, appliquée, à l'écoute. Bref, bonne dès le premier essai. Le parcours, au second essai, comportait quelques difficultés, en particulier le passage d'un ruisseau ouvert, ce qui est toujours un peu impressionnant pour un chien qui n'en a pas l'habitude. Et Kali a passé l'épreuve avec brio.

Ce qui est touchant surtout, c'est de voir qu'elle prend la job à coeur et qu'elle est très en demande. C'est une chienne d'ordinaire timide, qui s'approche peu des humains, mais depuis ces deux sorties, elle cherche beaucoup plus le contact. Elle veut le poste!

Que du bon, donc, mais il n'est pas dit encore que Kali soit prise pour le poste, ses trente cinq centimètres au garrot ne sont pas un atout. Personnellement, je privilégie la volonté sur les caractéristiques physiques, qu'en sera-t-il de celui ou celle qui rejoindra l'équipe?

Deuxième candidat, Ilouk. Là aussi, sans surprise. On sait Ilouk compétiteur et travailleur, mais on le sait aussi chasseur et joueur. Le résultat était prévisible, un enchaînement de séquences impressionantes et d'autres plus moyennes. Est-ce que cela le disqualifie comme chien de tête : sûrement pas! Ilouk n'a qu'un an, c'est encore un gamin. A nous de lui offrir des conditions favorables au développement de ses talents, il sera bon, j'en suis sûr, mais c'est encore un peu tôt pour lui.

Troisième candidat, mon Call. L'envie revient tout doucement. Avec le recul, je pense que lui adjoindre Khéops et Kameroun a été une erreur. Ces deux chiens en veulent vraiment et ce fut, pour Call, une pression excessive. Avec des chiens moins 'mordants' derrière lui, Call semble aller mieux. Mais il m'apparaît de plus en plus évident, que le travail avec Call en tête fut en réalité un heureux hasard de circonstance. Ce chien n'est pas un vrai chien de tête. Il l'a été et il fut bon parce que pendant trois hivers, il a eut l'envie de travailler avec moi. Si Attika, Dog ou Khéops aime le poste pour le poste et sont capables d'avoir un rendement minimum avec n'importe quel musher de l'équipe, Call réclame, lui, une relation particulière avec son musher. Ce qui est extrêmement enrichissant, formateur pour le musher, mais aussi épuisant.

dernière photo : prise par Mylène en février, devant : Call

Aïku, tout un poème

photo à venir

Notre dernière recrue. Aïku vient d'un autre chenil, on l'a achetée avec l'idée d'apporter une génétique neuve au chenil, pour l'instant on a surtout apporté une maladie qui affecte les yeux de nos chiens. Rien de bien grave, mais qui nous coûte assez cher en collyre.

En fin d'hiver, j'ai essayé la jeune Aïku qui, comme généralement les filles, s'est montrée précoce. Très vite, je l'ai associée à Ulysse ou à Ouchka et, bien que joueuse, elle a fait preuve de bonnes capacités et d'une grosse envie de tirer.

Une nouvelle preuve que l'adage qui veut qu'on ne doive pas sortir les chiens en liberté sous peine de leur couper l'envie de tirer est un tissus de bêtise. Aïku sort très régulièrement en liberté avec Gilles et ces longues promenades n'ont fait que développer ses aptitudes au traîneau.

Hawk, Kaptein et Ouchka ont droit à des cours particuliers

Au chenil, il y a trois groupes.

Ceux qui travaillent forts, la majorité, ceux qui sont nettement en dessous de la coche pour des raisons diverses (Windky, Kurby ou encore Bandit, puissant, mais très irrégulier) et ceux qui, pour développer pleinement leur potentiel, auraient besoin de plus d'attention.

Se consacrer à un chien ne demande pas beaucoup d'efforts, seulement un peu de réflexion, d'observation et surtout de la constance. La constance, c'est difficile quand on a soixante-six chiens qui nous sollicitent, mais c'est essentiel.


Aujourd'hui, trois chiens mobilisent mon attention, trois chiens prometteurs, mais qui n'ont encore rien prouvé, si ce n'est un penchant pour le marquage territorial: Hawk, Kaptein et Ouchka.


Hawk et Kaptein ont une ascendance qui compte beaucoup pour Aventuraid : Ska et donc Maïna, et donc Gunner, Black, Skout, Khéops, Kayla, Kry, Drek, Kali, Koïva, et Kameroun! Et je n'énumère que leurs relatifs directs. Que du bon, que du chien vaillant... et eux restaient désespérément pantouflards. Quant à Ouchka, on connait moins son ascendance parce qu'il n'est pas né chez nous, mais c'est un chien qui est physiquement impressionnant.


Les sorties de printemps sont l'occasion d'offrir à ces trois chiens un entraînement spécifique et là encore il est surprenant de constater comme il est facile de les remettre au travail pour peu qu'on leur consacre une attention suffisante. La recette est toujours aussi simple : reconstruire un lien fort, de chien à musher, leur trouver un attelage au sein duquel ils soient à l'aise et miser à fond sur le renforcement positif.

Avec Hawk, la partie me semble aux trois quarts gagnée, mais il faut dire que j'avais initié le travail en fin d'hiver. Ouchka connaît toujours des départs difficiles, mais il fait finalement de très belles sorties et son association avec la jeune Aïku est du gagnant-gagnant. Reste Kaptein qui fait des progrès, mais qui n'a pas encore accepté de faire lien avec moi. Mais j'y travaille...Photo : Hawk et Kaptein en plein effort, devant : Ulysse, Batoche et Call en tête

photos : Mylène, sauf la dernière

samedi 23 avril 2011

Bientôt en mai...


Le temps du 23 avril 2011, un temps de printemps, quoi.

L'après-saison

Ceux qui sont venus cet hiver chez nous faire du traîneau ont sans doute l'impression que le froid et la neige sont bien loin à présent, mais pas pour nous. Les conditions de traîneau restent bonnes, les chiens en forme, du coup, j'en profite pour exercer les chiens.

L'idée est simple : des petits parcours de vingt ou trente minutes, par attelages de trois ou quatre. Il n'est plus question d'entraînement, mais de préparer l'après-saison et donc l'entraînement qui suit à l'automne. Je détecte les chiens de tête potentiels, je surveille le comportement au traîneau, histoire de rappeler les bonnes habitudes à ceux qui les ont oublié, j'éduque Haïku et Batoche, etc.

Démonstration:

Avant :

Itak, Kurbie, à la barre. Comme en témoignent leur lignes de fesses respectives, ces chiens ne travaillent absolument pas. Les raisons de ce manque de rendement peuvent être liées à une flemme passagère, à un peu de stress de se retrouver sur le traîneau du guide, à des inimitiés au sein de l'attelage, etc.

Après:
Même attelage, même sortie. A force d'encouragements, Itak prend confiance et travaille de toute sa masse, ce qui, dans la montée de la shed à bois, est un effort apprécié. Quand à Kurbie... disons que je suis musher, pas magicien.


Bref, on continue...

Dressage ou éducation?

On me demande souvent si nous éduquons ou si nous dressons les chiens à être au traîneau. Pour les gens qui connaissent les chiens, c'est une question importante et souvent le dressage est connoté péjorativement.

En fait, la réponse est... un peu des deux.

La différence entre ces deux approches est moins une différence de méthode comme on le croit souvent (bâton versus interaction), qu'une différence de contenu. Lorsqu'on veut obtenir d'un chien un comportement qui appartient au comportement normal de son espèce (le chien) ou de sa race (malamute, golden, etc.), on parle d'éducation. Obtenir de son chien qu'il se couche (soumission) s'il veut qu'on lui donne sa gamelle est de l'éducation.
A l'inverse, obtenir d'un chien un comportement spécifique (ramener un objet, par exemple) est du dressage.

Bref, on pourrait dire que le traîneau à chien est une affaire d'éducation : le novice apprend à vivre et à se déplacer en groupe, à rester coucher tant que le dominant (moi) ne l'a pas autorisé à se déplacer, etc. D'un autre côté, il y a le chien de tête, qui doit apprendre à respecter des commandement spécifiques, etc. Donc, un peu des deux.

samedi 9 avril 2011

Batoche au traîneau


Batoche a fait son premier essai au traîneau. Une prestation satisfaisante, même si il faut la surveiller: une envie irresistible de mordiller la ligne de trait pourrait poser des problèmes si je n'y fait pas attention.

jeudi 7 avril 2011

Champion est mort


Ceux qui sont venus cet hiver à Aventuraid se rappeleront du vieux chiens qui traînait par-ci, par-là. Le vieux chien est mort, il s'appelait Champion, et si vous vous dites, comme nous d'ailleurs, "il était temps, il avait fait son temps", il faut aussi savoir que Champion était la dernière légende d'Aventuraid.

Personnellement, je ne l'ai connu qu'une année au traîneau. 'Volontaire' est un euphémisme, 'bagarreur', inexact, parce que s'il l'était au travail, il ne l'était pas dans ses relations avec les autres chiens. Pour vous faire une idée, allez fouiller dans votre grenier pour voir si vous n'avez pas un vieil exemplaire du Forêt Magazine consacré au Québec, on y voit en plein page Gilles et ses chiens à l'oeuvre au fond d'un ruisseau gelé quelque part dans les Monts Groulx : en tête, Aki, et derrière son frère Champion.

Jo (croit qu'il) est parti


Après Mylène, c'est Jo qui, comme il l'avait annoncé, a changé de job. Un vrai travail, cette fois, qui ne le tiendra plus loin de sa famille, pendant des jours et des nuits, un travail avec des horaires, un rythme régulier, sans les tracas météo, les bagarres de chiens... une job plate à mort, quoi!

En tous cas, s'il est parti, il n'est pas parti bien loin, vu qu'il habite sur le rang et qu'on n'oublie pas de le solliciter quand on a besoin de lui. Un coup de fil à son travail et je sais où est l'outil que je cherche depuis des lustres! L'inconvénient, c'est qu'à présent, si je veux moi-aussi devenir taxidermiste, c'est rapé : à présent, tout le monde sait là-bas que je paume les outils.

Aïku au traîneau


En février, Aïku a fait son premier essai au traîneau. Un essai unique en raison d'une saison bien chargée, mais un succès tout de même. La chienne, comme toujours les femelles, a montré de l'intérêt pour l'exercice et un peu de frustration lorsqu'il s'est arrêté. Il a tout de même fallu faire un arrêt prolongé pour cause de crise d'éternuement. J'attends avec impatience d'autres essais.

Batoche à travers bois


Batoche a fait son premier séjour long au bois. Un raid de cinq jours. Bien sûr, elle n'était pas attelée, elle ne faisait que suivre -ou précéder- les autres traîneaux.

Je ne crois pas qu'un chien d'Aventuraid n'ait jamais accompagné les autres avant d'être en âge d'atteler. De l'avoir vu batailler dans des conditions de neige difficile, essayant même de prendre la tête, me rend impatient de la voir au travail l'année prochaine.

Kookaï et ses peurs

En revenant du lac Bas, nous sommes passés par les lacs Supérieurs et Falardeau. Quand nous nous sommes engagés sur la dernière partie de la trail du lac Supérieur, celle qui serpente à travers des arbres serrés, Kookaï s'est couchée, une fois de plus, refusant d'avancer. Aucune raison apparente, la chienne travaillait très bien jusqu'alors.

Pourtant, que Kookaï stoppe à cet endroit précis me donnait confirmation de ce que je supposais alors. La conduite trop approximative de certains apprentis mushers n'a pas laissé que d'excellents souvenirs à cette chienne qui a désormais peur de certaines trails. A chaque fois que le traîneau heurte un arbre, c'est une tension soudaine et excessive de la ligne de trait que les benjis -élastiques- n'arrivent pas à amortirent totalement et qui trouvent leur destination finale dans la contraction de vertèbres canines.

Pour relancer la chienne, je la plaçais sur mon traîneau. A force de caresses et de paroles apaisantes, la chienne a réussi à se sortir de ce chemin et m'offrait même, le lendemain, une excellente prestation dans des conditions de neige difficiles.

J'ai parfois l'impression d'en faire des tonnes lorsque j'explique l'importance d'avoir une conduite adéquate au traîneau. J'imagine que certains pensent que les chiens sont plus solides que celà, c'est oublier que les saisons d'hiver sont longues et que si aucune erreur de conduite n'est capitale à elle seule, la répétition de petits traumatismes peut finir par user les chiens. Alors, prudence au guidon!

Drek et les inusables

Drek est de la race des gros pénibles. Toujours excité, gesticulant sans arrêt, il a au traîneau ses exigences. Par exemple, il ne veut être placé à nulle autre place que celle de derrière sur le traîneau de derrière. Et comme il finit par user la plupart de ses partenaires, ceux qui le supportent finissent par être abonné aux places du fond.

Seulement, face à ces excentricités, il y a les chiffres. Alors que la saison n'est pas terminée, j'ai commencé à compter les jours de travail de chaque chien depuis la fin décembre. Et surprise! Parmi les chiens qui ont cumulé le plus de journées de travail, il y a bien sûr les chiens de nos traîneaux à Jo et moi (Artik, Ti-Loup, Kamik, Minaki, Call, Khéops, Keffié, Viko et Kameroun), mes lieutenants les plus solides, ceux qui font d'un attelage moyen une équipe de compétiteurs (Kry, Kiff, Ska, Mashk, etc.) et Drek!

Drek d'autant plus impressionnant quand on sait que, comme les chiens précédemment cités, il fut de toutes les sorties les plus difficiles, soit parce que les conditions étaient dures, soit parce que je m'étais fixé de gros objectifs. Et contrairement aux chiens de guide, il n'y eut pas de sorties faciles avec un musher expérimenté. En 2011, Drek rejoint le groupe très select des durs de durs!

Call a un flat, Khéops assure la relève


Call a jeté l'éponge en mars. Il est toujours partant pour les sorties, toujours à la recherche de marques d'affection que ce soit de ma part ou de celle de ses frères, mais il ne veut plus être celui qui fait la première trace. En fait, il ne veut plus être sur le traîneau du guide du tout!

Il faut dire que la saison fut longue pour lui et que la douceur du mois de mars, accompagnée de précipitations, a un peu pourri les trails. Le remplacer a été une décision difficile pour moi, et puis finalement, je me suis fait à l'idée de le laisser terminer la saison dans des conditions plus faciles. On verra l'année prochaine...

Et pour le remplacer, j'avais le candidat idéal. Khéops postulait pour le poste depuis longtemps, je lui ai donné la place. Ce chien, que je connais depuis toujours, a une énergie exceptionnelle et un esprit plus combatif que celui de Call. Quand Call voulait être chien de tête, c'était parce qu'il cherchait une relation particulière avec moi. Quand Khéops veut être chien de tête, c'est pour avoir la place que recherchent beaucoup de chiens, pour être le premier. Alors pour l'instant, sa place, il l'a obtenue et il ne semble pas vouloir la laisser à un autre.

Mylène est partie

Ca y est, Mylène a plié bagages au mois de mars pour retourner à sa mère-patrie... du moins jusqu'à ce qu'elle s'ennuie des chiens et revienne.

Bon, et si on tirait un bilan?

Elle obtient avec brio la palme du meilleur espoir féminin 2010/2011 (et pas simplement parce qu'elle était la seule à concourir pour ce titre).

Après seulement quelques mois de travail, elle a pu guider seules des sorties à la journées ou aux deux jours, ce qui n'est pas une mince affaire (même si durant l'entraînement d'automne, elle a bénéficié des conseils d'un guide patient et toujours aimable).

On lui accordera aussi la mention opiniâtreté pour un entretien régulier du chenil (je l'ai fait assez longtemps pour l'apprécier), ainsi que pour les quelques tentatives héroïques de peignage sur Windky et Skout (qui ont échouées, mais, après tout, Mylène concourait dans la catégorie humains et non titans, dieux et autres créatures des temps mythologiques).

Enfin, on se souvient encore avec émotion de sa conduite approximative et de son soutien appuyé à l'industrie mécanique de Girardville. Mylène, le garage Potvin te dit merci!

lundi 14 février 2011

Batoche grandit toujours (un peu)

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Comme je n'ai pas eu le temps de construire mon chenil avant les tombées de neige, Batoche vit toujours à Aventuraid. Et toujours en liberté... pour l'instant. Sa propension au chapardage devient un peu lassante.

Gros caractère, timide avec les étrangers, elle s'entend bien avec les deux chiots de Kayla et reste très proche de sa mère.

On s'est demandé un temps si elle ne resterait pas minuscule, puis, petit à petit, elle s'est charpentée. Son poil est devenu plus gris, bref elle ressemble de plus en plus à une vraie malamute.

Depuis le début de l'hiver, elle a commencé le traîneau. Bien sûr, on ne l'attelle pas encore (bien qu'elle rentre déjà dans le harnais de Koïva). Comme Batoche s'est trouvée des âmes soeurs dans le chenil (Arka, Kayla, Khéops, etc.), elle les accompagne quand ils partent en sortie. A la voir cotoyer les adultes à l'attelage, on pourrait même croire qu'elle travaille. La semaine dernière, elle s'est retrouvée embarquée pour un bivouhac au bois. La voir battre la trail à six mois à peine me donne de la voir au travail.

Kaïn et Kitty


Les chiots de Kayla ont un nom à présent. Après une période de socialisation primaire au cours de laquelle Kitty s'est avérée plus autonome que son frère, les choses se sont inversées. Kaïn, bien qu'encore très jeune, passe très peu de temps avec sa mère. La plupart du temps, il suit Batoche ou Champion, ou reste sur le pas de la porte à gémir jusqu'à ce que quelqu'un le fasse rentrer.

Fin décembre, alors que nous sortions avec Batoche, Kaïn nous a suivit. Une longue promenade, sans se plaindre, très obéissant, avec un très bon rappel. Ce chiot semble avoir quelque chose de spécial. Alors que les frateries se tiennent souvent ensemble, lui semble déjà avoir une vie autonome.

Kawa est mort


Un chien de moins à Aventuraid, et surtout un chien de moins pour moi. Kawa faisait partie de la fraterie avec laquelle j'ai appris le métier. Un gros chien roux et craintif, un peu grognon. Il n'allait pas bien depuis deux ans. L'année dernière, je l'avais retiré de mon traîneau, puis, courant décembre de cette année, on a décidé de le mettre au repos pour une date indéterminée. Pas de symptômes précis, juste l'intuition que quelque chose n'allait pas au niveau de l'intestin. Et puis un matin de janvier, j'ai décidé d'aller le promener parce qu'il semblait plutôt mal. Une belle balade et le chien semblait content, mais fatigué. Le lendemain, il était mort.

samedi 1 janvier 2011

Le fantôme d'Aventuraid


Une des questions éthiques qui se pose le plus régulièrement à nous est de savoir jusqu'à quand nous devons prolonger la vie de nos chiens.

Une réponse souvent donnée : jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus travailler. Les chiens, paraît-il, n'ont plus goût à la vie une fois que leurs articulations fatiguées ne leur permettent plus de prendre place au sein d'un attelage. C'est surtout une manière, à mon avis, de pouvoir se débarrasser, en toute bonne conscience, de bouches inutiles.

Si certains chenils n'ont pas le choix, pour des raisons économiques, nous, nous l'avons. Trois ou quatre retraités au milieu de soixante-dix chiens passent presque inaperçus. Alors on garde tous les chiens.

Le problème est d'ensuite pouvoir assumer la responsabilité que celà représente. Les sortir régulièrement, par exemple, mission presque impossible lorsque la saison bat son plein, ou apporter une réponse adéquate à leurs problèmes de santé.

Plus problématique, lorsque le chien devient si souffroteux qu'on ne sait plus faire la part entre le plaisir qu'il a à vivre et la souffrance que celà représente. Les chiens ne parlant pas, il faut savoir voir les signes : pour nous, c'est l'appétit.

Champion, justement, est récemment passé par des moments difficiles. Et Champion, pour Aventuraid, ce n'est pas n'importe quel chien. Alors il y a eu pas mal de dissensions entre ceux qui voulaient attendre et ceux qui voulait euthanasier le chien. Finalement, on l'a détaché et, miracle!, lui qui ne voulait plus sortir depuis des mois, s'est mis à se balader sur toute la propriété.

Honnêtement, il y a de bonnes chances que le chien ait perdu la tête. Je ne suis pas sûr qu'il me reconnaisse. Une chose est sûre, il se promène et traîne partout avec lui Kaïn, le chiot de Kayla qui semble s'être prit d'affection pour lui. Parfois il disparaît une journée entière et on le voit réapparaître comme un spectre au moment du repas. Champion, la légende continue...

(photo : Mylène)